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Clos Saint Landelin

Le Clos Saint Landelin

Monopole de la famille Muré, le Clos Saint Landelin se situe au sud de la ville de Rouffach et  constitue l'extrémité sud du grand cru Vorbourg. Situé en sortie de vallée, il est exposé plein sud et bénéficie d'un excellent ensoleillement jusqu'en fin de journée. Cela en fait un terroir d'une grande typicité. Les vents du nord et d'ouest assurent un bon état sanitaire jusqu'aux vendanges. Ses pentes abruptes nécessitent la culture en terrasses. Le sol est marno-calcaire ; il est caillouteux ; le sous-sol est formé de grès calcaire du Bajocien (Jurassique Moyen) et de conglomérats calcaires de l'Oligocène. Les vignes sont plantées serrées, à environ 10 000 pieds à l'hectare.

Cette propriété de l'évêché de Strasbourg fut offerte au 8ème siècle par l'évêque Heddon au couvent Saint Landelin. L'acte de donation mentionne "des vignes choisies parmi les meilleures d'Alsace". Alfred, le grand-père de René Muré, fit l'acquisition de ce domaine en 1935 et la famille Muré en est aujourd'hui l'unique propriétaire.

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L'histoire du Clos Saint Landelin

Au VIIe siècle, Dagobert II, roi d’Austrasie, fit don aux évèques de Strasbourg de la région de Rouffach, appelée Obermundat. Ce vaste domaine restera en leur possession jusqu’à la Révolution Française. Landelin, moine irlandais, vint évangéliser le Pays de Bade (Allemagne) au VIIe siècle. Il fut assassiné vers 640. Selon la légende, quatre sources auraient jailli à l’endroit du crime. Sur la tombe du martyr se seraient produits plusieurs miracles.

Ceci engagea quelques moines à s’établir à proximité. Un premier couvent fut construit vers 725. Heddon (734-776), Evêque de Strasbourg, fut le réorganisateur de ce couvent de Mönchzell « Cella monachorum » fondé en l’honneur de Saint Landelin, sur la rive droite du Rhin. Il érigea un second couvent, plus grand, à quelque distance du premier. En souvenir de son bienfaiteur, le couvent fut nommé Ettenheimmünster (du latin « Ettonis monasterium » qui signifie le monastère d’Heddon). Le monastère fut doté de biens, dont des vignes, situés à Rouffach. Ce fut ce que l’on appela le « praedium sancti Landelini », le bien Saint Landelin. Certaines de ces parcelles de vignes sont situées dans les anciens lieux-dits Altengassen, Vorberg –nom d’origine de l’actuel grand cru Vorbourg-, Rothengarten et Mannberg.

Le livre « Liber Vitae », écrit entre 1250 et 1372, et qui contient les dons et legs faits au profit de l’Eglise Notre-Dame de Rouffach, cite des vignes situées près de parcelles du « Bien de Saint Landelin » et près de la fontaine Saint Landelin. D’après les anciens plans cadastraux de Rouffach, la fontaine Saint Landelin se situe au lieu-dit Hauhl, aujourd’hui Clos Saint Landelin. Elle coule toujours au pied de ce vignoble.

En 1409, la famille rouffachoise Berler était devenue bénéficiaire à titre d’emphytéose du « Bien Saint Landelin », qui resta bien ecclésiastique jusqu’à la Révolution Française.

Après 1871, l’Alsace a été intégrée à l’Empire Allemand. Le Dr. Jur. Wolfang Weber, l’un des pionniers du renouveau de la viticulture alsacienne, acheta une à une les parcelles entourant la fontaine Saint Landelin. Il remit en valeur les vignes et les murs en pierres sèches.

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En 1918, le domaine a été mis sous séquestre par l’administration française, puis il fut acquis en 1923 par Alfred Erny, industriel à Soultzmatt. Il commercialisa les vins sous l’appellation Clos Saint Landelin. Il sut avantageusement continuer l’œuvre du Dr Weber, ceci pendant sept ans. En 1930, il céda le vignoble du Clos Saint Landelin avec les stocks en fûts et en bouteilles à l’Union Vinicole du Haut-Rhin de Colmar. Cette société en resta propriétaire cinq ans seulement.

En 1935, Alfred Muré, arrière grand-père de Véronique et Thomas, se porta acquéreur du domaine. Les Muré sont une famille de vignerons dont l’origine remonte à 1650 à Westhalten 

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